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Chronique d’une femme libérée – Gère tes émotions !

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Chronique d’une femme libérée – Gère tes émotions !

Et voilà que ça recommence ! Encore une injonction qui réveille mon côté super-révolutionnaire prête à crier au scandale et à me menotter à une table de bar pour me faire entendre (parce que faut pas exagérer, je dois quand même m’hydrater !).

Commençons par ce mot très moche : « gérer ». Je gère un budget, un stock, une entreprise, mais si des tableaux excel et des to do lists permettaient de gérer ce qu’il se passe en moi, ça se saurait ! Ma vision du monde terrifiant et passionnant des émotions est qu’elles s’accueillent, s’acceptent et se transforment, non pas qu’elles se gèrent.

J’ai de plus en plus mal avec ces auteurs et coachs improvisés en développement personnel qui me disent quoi faire, comme si leur méthode était mon unique chance de survie. J’en lis et en écoute beaucoup, cependant très peu me parlent. Au bout de quelques minutes, je m’entends dire tout haut : « t’es pas ma mère » et ensuite je passe à autre chose.

Mes émotions me servent de boussole, je n’ai aucune envie de les gérer, par contre j’ai envie de mieux les comprendre. Pourquoi est-ce que je suis capable de pleurer devant une pub absurde ou les infos alors que, même si je suis profondément touchée, je vais toujours garder une contenance face à quelqu’un qui me raconte une lourde et difficile histoire de vie ?

Pourquoi est-ce que je deviens la reine des insultes au volant (très gênant en été avec la fenêtre ouverte), alors que je suis d’un calme olympien dans des situations de crise ?

Bon, je ne vais pas vous faire toute la liste parce qu’en véritable gémeaux, les émotions défilent par centaine dans une seule journée chez moi. (Gémeaux ascendant gémeaux, nous sommes donc quatre dans ma tête ! Je vous présenterai mes colocs à l’occasion)
Vous avez compris le principe : une émotion est un indicateur et tenter de comprendre son message est bien plus constructif que de lutter contre.

Lorsque j’ai envie de hurler contre chaque personne qui ose me parler avant dix heures, par exemple, il y a un message, quelque chose que mon cerveau me dit sur moi. (En l’occurrence le message est clair : le matin commence à dix heures, les gens qui débutent leur journée avant sont des extraterrestres !)

Et puis, quand on y pense, ce sont les émotions négatives qui sont concernées par cette injonction, est- ce équitable ? (Dites bonjour à la RH en moi !)
Avez-vous déjà entendu quelqu’un vous dire : « Attention, tu ressens trop d’amour, il faut que tu gères ça rapidement ! » ? En tout cas, à moi on me l’a jamais dit (pourtant j’aime les gens, mais seulement après 10 heures). Ce n’est donc pas très cohérent : il faudrait gérer le négatif, l’effacer, l’enterrer et vivre de bisounours et d’eau fraiche ? Mais comment est-ce que je peux savoir où sont mes limites si mes émotions ne m’avertissent pas d’un conflit de valeur ? Comment est-ce que je peux m’améliorer si je fais taire mes crises de nerfs dues à un manque de patience ? (Là il faut m’imaginer assises en tailleur par terre en train de bouder, c’est bon ? Vous avez l’image ?)

Tout ça pour dire plus simplement que, lutter contre soi est une guerre perdue d’avance totalement contre-productive, que chaque chose que l’on ressent a sa place, a un sens et que toutes ces personnes qui vous expliquent qu’il faut gérer ça sont bien gentilles (bon moi elles m’énervent), mais elles ne vous aident pas à grandir et à mieux vous comprendre !

Conclusion : je vote pour des méthodes qui accompagnent l’humain dans l’acceptation des émotions et la compréhension de leur sens ! Je vote aussi pour les journées de travail qui débutent à 10h00 !
Et vous ?

Emotionnellement vôtre ! Karine

Karine Leresche
Instagram : @une_armee_de_resilients

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