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Chronique d’une femme libérée – De toute façon t’as besoin de personne !
C’est arrivé sur une terrasse il y a quelques temps déjà.
J’étais accompagnée d’un ami de longue date qui me faisait part de sa dernière rencontre. Il me racontait son histoire jusqu’au moment où cette phrase totalement inattendue est sortie comme ça, sans même me laisser le temps de m’y préparer : « elle est comme toi, elle a besoin de personne ».
Une météorite s’est écrasée dans mon café (ah non en fait c’était juste moi qui lâchais ma cuillère) ! J’étais interloquée (dans un Tex Avery, mes yeux seraient sortis des orbites). Impossible de rester dans le sujet (la conquête du moment), donc j’ai demandé un temps mort à l’arbitre pour avoir des précisions : en quoi n’ai-je besoin de personne ?
C’est là que je me suis transformée, l’espace de 2 minutes, en Dory (tu sais la copine à Nemo !).
Il m’explique, joyeux comme si il ne venait pas de mettre mon égo en échec, qu’en effet, je n’ai besoin de personne ! Il surenchérit : j’ai mes 1000 projets, une riche vie sociale, des activités sportives/culturelles, ma famille et, quand ça ne va pas, je finis toujours par me débrouiller pour trouver des solutions. En gros, comme je n’attends pas que la vie se déroule depuis mon canapé ni que les solutions tombent du ciel, cela veut dire que je n’ai besoin de personne… (tu la revois ma tête de Dory là ?)
Après une telle révélation vous imaginez bien que deux choses se sont passées : la première a été de trouver comment mettre sur pause l’effusion dans ma tête, revenir dans la discussion et effacer les traces du choc de cette annonce sur la table (ce qui a consisté à déplacer ma tasse pour cacher le café sur la nappe). La deuxième a été de gérer cette nouvelle information sur l’image que je donne de moi sans remettre tout mon parcours de vie en question et me retrouver chez un psy !
Et puis, de toute façon, vu qu’il semble que je sois un électron libre trop occupé, je n’aurai pas le temps d’aller chez un psy !
Revenons-en à moi, parce que le sujet ici c’est bien moi + mon agenda + le fait que je n’appelle pas au secours pour changer une ampoule !
Si j’ai bien tout compris et que je résume: lorsqu’une femme a des amis, qu’elle sort, qu’elle a des projets professionnels dans lesquels elle s’investit et qu’elle arrive à monter une étagère, elle n’a besoin de personne ? Et donc ce serait pour ça que certains hommes n’entreverraient pas de place dans sa vie ?
Dans ce cas (suivez bien le raisonnement !) cela voudrait dire que ces Messieurs recherchent une femme enfermée chez elle, qui pleure assise en tailleur par terre en regardant le carton Ikéa et qui n’a absolument aucune envie de découvrir de nouvelles choses et d’évoluer ? En gros, une fan des Marseillais incapable d’aligner 2 mots dans un français correct et qui croit que quand c’est écrit
« light « sur la mayonnaise c’est bon pour sa santé? Parce qu’on est d’accord, c’est bien cela que ça signifie ? (de toute façon même si vous n’êtes pas d’accord, sachez que j’ai toujours raison !)
Et en même temps, devant ce type de femmes ils partent en courant parce que comme elles ne font pas grand-chose, elles s’accrochent à leurs basques et deviennent les reines des 8000 messages Whatsapp
(Telegram, Threema, message insta,…) et des « Comment ça t’as une soirée avec tes potes ? Et je ne suis pas invitée ? Pourquoi ? Y aura d’autres filles hein, c’est pour ça ? ».
Cette affirmation qui dit que « les femmes sont compliquées », quelqu’un peut me présenter son auteur ? J’ai 2-3 petites choses à clarifier à ce sujet, le temps d’un café (ou 2, ou 3)…
Je reste perplexe (Dory, le retour)… Devant une femme indépendante ils ont peur de ne pas avoir de place et devant une femme dépendante ils étouffent (vous le voyez là, ce serpent qui se mord la queue ?).
J’aimerai quand même éclaircir cette histoire de « t’as besoin de personne, tu vis ta vie ».
Si mon agenda est si plein c’est parce que justement personne ne m’attend chez moi. Devrais-je plutôt passer mes soirées avec Titanic, Dirty Dancing, The Notebook et un congélateur plein de glaces au chocolat ? Je vois déjà la grue venir me sortir de chez moi, puisque je serai incapable de me lever vu mon poids, et je vois aussi Kleenex me sponsoriser ! Si je rencontre quelqu’un, la place je la ferai (j’adorais Tetris sur Gameboy) !
Ensuite, mener mes projets et en avoir souvent de nouveaux : sorry, not sorry, c’est plutôt une qualité dans ma vision de la vie (mais bon, je ne regarde pas les Marseillais alors peut-être que je me trompe !).
En ce qui me concerne, trouver des solutions aux problèmes, est une preuve de résilience. Je ne suis pas certaine qu’avoir à ses côtés quelqu’un qui s’enfonce dedans soit très constructif et sain non ? Ou alors j’ai manqué un truc dans les changements sociétaux ?
Finalement, même si je sais changer une ampoule, il y a plein d’autres choses que je ne sais pas faire, par exemple une roue, je ne sais pas changer une roue! (c’est bon t’as la chanson « femme libérée » dans la tête ?) Je suis donc certaine que Superman pourra m’aider et se sentir utile lorsqu’il aura fini de sauver le monde.
Je pense vraiment (et j’appuie sur le « vraiment » comme Florent Pagny appuie sur le buzzer « je vous veux ») qu’il faut replacer les choses au bon endroit : j’ai un agenda rempli mais je ferai toujours de la place dedans pour quelqu’un qui saura me toucher. J’ai mille projets parce que je suis curieuse de tout et j’ai donc toujours 1000 choses à raconter et sur lesquelles débattre, je suis indépendante mais j’ai besoin de chacune des personnes qui m’entoure, de les savoir présentes même de loin, de communiquer, d’échanger, de partager avec elles et d’être soutenue dans tout ce chaos magique qu’est la vie. Don’t worry, l’humain est un être social, il a depuis toujours eu besoin de la collectivité et je n’y fais pas exception !
En attendant de trouver le carré de chocolat à mettre sur la cerise du gâteau, j’avance, j’apprends, je vis !
Indépendamment vôtre ! Karine
Karine Leresche
Instagram : @une_armee_de_resilients