Le musée d’ethnographie de Genève présente une exposition temporaire intitulée « injustice environnementale, alternatives autochtones ». Cette nouvelle exposition s’inscrit dans la stratégie du MEG concernant la durabilité mais aussi la décolonisation des pratiques muséales, notamment avec la participation active des représentants des peuples dont les productions culturelles, les connaissances et les discours sont présentés au public.
©MEG
Aujourd’hui, aucun de nous ne peut ignorer les enjeux de l’urgence climatique : fonte de la banquise, montée des eaux, incendies ravageurs… Mais ce qu’on ignore peut être, c’est que ce sont les peuples autochtones – Ts’msyen d’Alaska, Amazighs du Maroc, Anishinaabeg des États-Unis et du Canada, Samis de Fenno-Scandinavie, Māori de Nouvelle-Zélande, Maasaï du Kenya et de Tanzanie, Aïnous du Japon, Insulaires des Îles Marshall, Kali’na de Guyane -qui en payent le plus lourd tribut. Très vulnérables, en raison de leur étroite dépendance à leur milieu naturel, ils représentent près de 500 millions de personnes qui souffrent de la perte et la dégradation de leur territoire mais aussi des conséquences sur leur santé et leur culture.
L’exposition permet d’attirer notre attention non seulement sur les dommages dont ils souffrent mais surtout sur leurs perspectives face aux changements climatiques et leurs savoir-faire qui se révèlent particulièrement efficaces pour la protection de la biodiversité, de l’eau et des écosystèmes. Elle met en lumière la façon dont ces communautés répondent à ces enjeux à travers une éthique du soin et une culture de la réparation, en s’appuyant sur leurs droits fondamentaux pour résister face à l’injustice environnementale, protéger leurs territoires et transmettre leurs connaissances aux jeunes générations.
L’exposition s’achève sur une séquence vidéo, superbe par les paysages et le texte, qui ne peut qu’émouvoir.
Voici quelques extraits :
Depuis la terre de mes ancêtres,(…)
Cette terre où ils ont sacrifiés leur vie
Pour que je puisse y vivre moi aussi(…)
Aelon Kein AD, les iles Marshall,
Un pays ou la mer est plus présente que la terre(…)
Kalaallit Nunaat, au Groenland,
La plus grande ile de la planète (…)
Je déclare que malgré l’adversité
Nous ne partirons pas (…)
C’est notre affaire à tous,
Chacun d’entre nous doit choisir
S’il restera assis Ou se mettra debout
Ne nions pas l’urgence climatique, ne tournons pas la tête, mais devenons acteur·rices du changement : it’s time to rise.
À ne pas manquer non plus, les archives de la diversité humaine, collection permanente.
Injustice environnementale, alternatives autochtones, au Musée d’Ethnographie à Genève, jusqu’au 21 aout 2022
©MEG, Johnathan Watts
par Edwige @lachouetteoftheforest