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Chronique d’une femme libérée : Les rencontres sur internet

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Les rencontres sur internet

Qui n’en a jamais entendu parler ? Il y a même des sites de rencontres pour les seniors aujourd’hui, à en croire qu’un écran peut remplacer les vibrations du cœur !

Quoi qu’il en soit, pour ne pas passer pour une inculte et comprendre les discussions qui s’animent parfois autour de moi, j’ai testé des sites et j’ai aussi subi des intrusions étranges dans les messages privés de mes comptes Facebook et Instagram !
(Heureusement que cela n’arrive pas dans le privé, vous imaginez un type sonne à votre porte pour vous dire « t’es bonne » et vite repartir… le flippe total !)
J’ai fait pour vous une sélection des échanges, parfois surnaturels, que j’ai eu durant ces très courtes tentatives de communiquer avec d’étranges personnalités.

Je vais commencer par Tinder, rebaptisé Tinder surprise depuis ces expériences peu rassurantes sur l’avenir de l’humanité ! Il y a eu d’abord ce garçon, d’une trentaine d’années, qui a entamé une discussion classique, de prime abord très chill et respecteux. Situation stable, vision progressiste du monde, sachant écrire « ça va » et non « sa va ». Jusque-là, tout va bien ! Mais ça se corse après 2-3 jours d’échanges : il commence à me parler de son obsession pour les chaussures à talons (c’est là que je l’ai surnommé « le fétichiste ») et, sans me préparer à ça, m’envoyer une photo… Aujourd’hui encore j’ai du mal à vous décrire l’image que j’ai reçue, s’agissant de la partie la plus intime de son corps ! Autant le dire : fin des échanges sans préavis ! Licenciement de mon Tinder pour faute grave : à quel moment a-t-il pu penser (mais pense-t-on réellement lorsqu’on fait ça) que cette photo allait nous lier pour la vie ? Sérieusement, à la limite envoie-moi une photo de tes muscles bien dessinés mais pas ça !

En parallèle, un autre homme du même âge a tenté une discussion qui a duré bien 3 minutes. C’était un jour pluvieux et j’ai dû couper tout contact pour préserver ma santé mentale lorsqu’il m’a écrit « tu es le soleil de ma journée ». Je vous vois vous dire « t’es dure quand même Karine, c’est chou ce qu’il t’a écrit » ! Alors oui c’est chou, quand on a 12 ans ou quand on se connait un minimum, mais pas après un « salut, comment ça va ? » à une inconnue ! J’ai eu peur, je me suis dit « purée, mais dans 20 secondes il m’explique que ma mère a volé les étoiles du ciel pour les mettre dans mes yeux, fuis Karine, cours même si t’aimes pas ça, il s’agit de survie ! ». Je n’ai plus jamais répondu, j’ai désactivé Tinder et je me suis replongée dans mes livres : eux au moins ils stimulent mon cerveau !

Comme je crois aux deuxièmes chances dans la vie, après m’être accordée le temps nécessaire à me remettre de ces premières expériences, j’ai tenté Facebook rencontres. Une amie avait tenté de me convertir en me rassurant « tu verras, c’est plus sélectif, il y a moins de pervers et d’hommes instables » (en vrai elle n’a pas dit « instable », mais je ne peux pas écrire le mot ici, je laisse votre imagination travailler un peu…).

Donc je me suis courageusement inscrite sur Facebook rencontres qui, contrairement à Tinder, nous fait part gratuitement de l’info concernant qui a aimé notre profil. Je ne vous explique pas ma tête lorsque j’ai constaté que les personnes qui likaient mon profil avaient entre 22 et 26 ans. Pour vous aider, je vous donne un indice : la même tête que lorsqu’on vous a expliqué le théorème de Pythagore à l’école !

Je voulais en avoir le cœur net alors j’en ai sélectionné deux et je leur ai posé la question directement : pourquoi avoir aimé mon profil alors que j’ai 15 ans de plus et certainement une vision des relations très différentes d’eux. Vous attendez avec impatience la réponse n’est-ce pas ?
Les deux étaient sur la même ligne : ils voulaient vivre une expérience avec une femme plus mûre (ils ont eu de la chance, si ils avaient dit « plus âgée » je les aurai persécutés jusqu’à la fin de leurs jours). Aujourd’hui encore, plusieurs mois après, je reste perplexe… J’ai bien compris que le premier axe concerné était l’expérience sexuelle (la vérité c’est que je maîtrisais bien le sujet Pythagore), mais c’est quand même beaucoup de temps investi dans de longues discussions alors qu’ils n’ont qu’à faire le tour des boîtes de nuit à 4h du matin pour trouver de quoi agrémenter leurs expériences ! (on y trouve plein de nanas recalées des Marseillais qui passent leurs journées entre injonctions dans les lèvres et tests de marques de faux cils)

Vous l’avez bien compris : je ne suis pas faite pour ce monde ! Non, je plaisante, je sais que de vraies relations sont nées via ces applications et je comprends que certaines personnes soient trop timides pour se confronter à la vie réelle.
Me concernant il y a deux choses qui sont sûres : je n’ai pas la patience pour passer par ce canal et j’ai vraiment besoin de ressentir l’humanité de mes interlocuteurs (vous savez, les énergies, la chaleur, le feeling quoi…).
Dans ma perception, qui m’appartient évidemment, j’ai besoin d’avoir la personne en live pour ressentir (ou pas) si ça peut passer. Vieux jeu vous me direz ? Je n’en suis pas si sûre… Encore une fois, il y a des langages non-verbaux qui ne peuvent exister au travers d’un écran ! Je sais que, quand quelqu’un me touche, je fais un truc que je n’explique pas : je perds mes mots ! Il m’est même arrivé une fois, une seule dans ma vie où j’ai bégayé ! Et je vous promets que c’est un vrai signe sachant que, dans ma vie professionnelle, j’ai l’habitude de me retrouver face à un public adulte à qui je dois transmettre de la matière. (et sachant aussi que je parle tout le temps, c’est mon truc préféré : communiquer) Expérience tentée, expérience invalidée ! Mais si vous avez des tuyaux sur d’autres tests à faire, n’hésitez pas, c’est sociologiquement intéressant (et parfois inquiétant…) !

Tinderment vôtre !

Karine

Karine Leresche
Instagram : @une_armee_de_resilients

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