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Chronique d’une femme libérée : Pas le premier soir !

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Bienvenue dans le monde magique des complications que l’on se crée sans savoir vraiment pourquoi ! Le cadre est posé, maintenant je vous décris le contexte avec une petite histoire (avec une princesse, comme quand vous étiez enfant, sauf que celle-ci, elle a laissé filer le cheval blanc !) :
Elle et lui se sont rencontrés lors d’une soirée, il a pris son numéro et ils discutent depuis une semaine. L’entente est magique et l’envie de se revoir grandissante, alors il prend les devants : il lui propose un rendez-vous.

Elle, après la proposition de rendez-vous : il m’invite au resto, ahhhhhh faut que j’appelle Jacqueline ! Mais faut que je confirme d’abord. En fait non, si je confirme trop vite il va penser que c’est gagné, je vais le faire attendre ! Mais combien de temps on doit attendre en fait ? Personne n’a pensé à écrire les règles dans un livre ? Comment je fais moi maintenant ?

Lui, après la proposition de rendez-vous : étape 1 : check (petite tape sur l’épaule à lui-même) ! Faut-il encore qu’elle me réponde… Elle a lu mon message (smile Colgate), si elle ne répond pas est-ce parce qu’elle ne sait pas comment décliner (petites gouttes de sueurs) ? Et si elle dit oui, où est-ce que je vais l’emmener (toutes les applications de recommandations de restos ouvertes) ?
Elle, quelques heures avant le rendez-vous : tenue pas trop sexy, sinon il va croire que c’est une invitation à plus qu’un repas. Pas trop chill non plus, il ne doit pas penser que je ne prends pas soin de moi. Rouge à lèvres ou pas ? Si j’en mets il n’osera pas m’embrasser, si je n’en mets pas il va penser qu’il peut le faire ! Robe ou pantalon ? Robe c’est plus vite enlevé ! Mais qu’est-ce que je dis ? Jamais le premier soir !!! Si ça se trouve, il ne m’invite que pour obtenir une nuit ou pire encore, il va croire que je suis une fille facile et le dire à tous ses potes de fitness.

Lui, quelques heures avant le rendez-vous : est-ce qu’elle va aimer le resto ? J’en ai choisi un ni trop classe, ni pas assez. Trop classe : elle pourrait penser que c’est pour obtenir quelque chose d’elle ! Pas assez classe : elle me prendrait pour le dernier beauf et m’afficherait auprès de toutes ses copines!
Elle, lorsqu’il la raccompagne à sa voiture : quelle soirée incroyable ! Quel homme incroyable ! Et cette galanterie de me raccompagner, c’est si touchant… Mince, mince, mince, il frôle ma main (fusée de détresse dans ma tête, souffle de plus en plus court) ! J’en envie de la lui prendre, j’ai même envie qu’il me prenne dans ses bras (papillons dans le ventre qui dansent sur Dirty Dancing, cœur qui bat la chamade).
Non, non, non ! Reprends-toi, si tu montres le moindre signe il va en profiter ou penser que c’est trop simple et tu perdras tout intérêt à ses yeux ! Pas le premier soir c’est la première règle, se faire désirer c’est la deuxième !

Lui, lorsqu’il la raccompagne à sa voiture : elle est si belle, intelligente, drôle,… J’aimerai lui montrer qu’elle me plaît mais, si j’y vais trop vite, elle va penser que je veux profiter. Mon corps est plus fort que ma tête, je frôle sa main. Stop mec ! C’est la limite ! Si tu la touches tu vas finir fustigé sur Instagram et classé dans la catégorie « machos profiteurs ». C’est ce qui arrive aujourd’hui avec tout ce qu’on lit, impossible d’approcher les femmes, même avec respect, sous peine que nos gestes soient mal interprétés et condamnés sans détour (retour des petites gouttes de sueurs).
Lui, arrivé chez lui : nous nous sommes quittés sur une bise que j’ai quand même déviée jusqu’à la commissure de ses lèvres (note pour demain : s’assurer que ma photo n’est pas relayée sur les réseaux avec une mention : goujat de première classe). Elle n’avait pas l’air de mal le prendre mais si c’était le cas ? Un petit message juste pour prendre la température…

Elle, arrivée chez elle : il m’a écrit un si joli message : « j’espère que tu es bien rentrée. J’ai passé une excellente soirée, ta compagnie est plus qu’agréable ! A très bientôt, passe une belle et douce nuit ». C’est si chou (les papillons sont passés à la Samba).. Cette soirée était si parfaite, il semble réellement être quelqu’un de bien ! J’avais tellement envie qu’elle ne s’arrête jamais. Me voilà bien maline, impossible de dormir, j’aurai trop voulu le faire dans ses bras, mais ça aurait été dépasser les limites que je me suis imposées ! (D’ailleurs, le livre avec les règles vous l’avez trouvé ?)

Elle vous parle cette histoire ? Je suis sûre que oui (imagine ma tête victorieuse du « j’ai toujours raison)! Je soupçonne même que certains/certaines vont bien plus loin dans le tableau et qu’il en ressort un joli Picasso. (me concernant, ce serait plutôt un truc abstrait, digne des 3 frères)
J’en ai eu plein des règles telles que « pas le premier soir » (je vous épargne les autres et je m’épargne la honte d’y repenser). Puis, avec le temps, je me suis rendue compte qu’elles généraient surtout beaucoup de frustrations et que je passais à côté des meilleurs moments de ma vie !

Je pense que les limites sont faites pour être dépassées (celles qu’on s’impose à soi-même, ne sortez surtout pas du cadre légal à cause de mes idées, je n’assumerai pas !), que dans les relations il n’y a pas de règles qui valent universellement. (Enfin si, il y en a une très importante dans le cas des relations intimes : PROTEGE-TOI !!!)
Tu te sens prête ? Tu es alignée avec tes valeurs ? La limite que tu vas dépasser reste dans le cadre du respect de toi-même ? Fonce !
Si ce n’est pas le cas c’est ok, prend le temps dont tu as besoin.
Au final le risque c’est quoi, que ça ne marche pas ? Jusqu’à nouvel avis ce n’est pas une cause de décès, ni une raison valable de déménager à l’autre bout du monde !

Je ne parle pas que de relations amoureuses (mais l’exemple était facile, avouez), je parle de la vie dans son ensemble ! Finalement, on passe plus de temps à avoir peur qu’à vivre, on met plus d’énergie à définir des limites qu’à profiter du moment et vivre l’instant.
Je suis persuadée, je sais, que c’est lorsqu’on arrête de se mettre mille contraintes absurdes (et je l’ai fait assez souvent pour l’affirmer) que les plus belles expériences se passent ! Il y a des choses magiques qui sortent du chapeau de Samantha (tu sais, ma sorcière bien aimée) lorsqu’on choisit de vivre, qu’on accepte le risque et qu’on remonte sur son balai sans attendre si on s’est trompé !

Je me répète (c’est l’âge) : tant que c’est avec respect, que tu le fais pour toi et pas pour faire plaisir à qui que ce soit, que tu es consciente des possibles conséquences et que tu les acceptes ; si tu sens que c’est le moment : fais-le ! (ah et tant que c’est légal aussi, parce que je ne suis pas sûre que des choses magiques se passent en prison)

Nous ne sommes pas des chats, nous n’avons qu’une vie et on finira tous au même endroit ! Au pire, ce sera un « essayé pas pu » et une expérience de plus sur le chemin, c’est si grave ?
Je crois que, fondamentalement ce qui est important, c’est d’être en accord avec soi-même, toujours en ligne avec ses valeurs et d’accepter qu’il n’y pas de juste et unique chemin.
Je préfère quitter ce monde le cœur rempli de « j’ai essayé » plutôt que le cœur noirci de « j’aurai dû le faire », et toi ?

Respectueusement vôtre, Karine

Ps : ce livre avec les règles, si vous le trouvez : faites un feu, brûlez-le et dansez la Samba autour !

Karine Leresche
Instagram : @une_armee_de_resilients

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